Un domaine minier pour alimenter l’usine pendant 40 ans
Alimenter une usine d’une capacité de production annuelle de 55 000 tonnes de ferronickel nécessite un approvisionnement constant en minerais homogènes en chimie afin de correspondre au cahier des charges des fours de fusion.
La SLN dispose d’un domaine minier constitué de nombreuses concessions morcelées réparties sur la Grande terre. Il permet à l’entreprise de se projeter dans l’avenir et d’assurer la pérennité de ses activités métallurgiques pour au moins 40 ans, avec ses garniérites.
Une partie du minerai extrait, de plus faible teneur, non valorisable économiquement sur place, est commercialisé.
En amont : l’exploration
En parallèle à l’exploitation de ses gisements, la SLN prépare en permanence son avenir, en explorant de nouveaux sites. Elle doit anticiper à l’avance l’alimentation de l’usine en bons minerais.
Reconnaissance terrain, cartes aériennes, campagne géophysique avec hélicoptère… Les équipes SLN réalisent cet indispensable travail de prospection avec les moyens modernes permettant de limiter les impacts sur l’environnement.
L’enjeu ? Déterminer la nature de la ressource, sa teneur en nickel ainsi que les caractéristiques chimiques globales du minerai contenu, de sorte à déterminer si l’exploitation est économiquement rentable.
Une phase de concertation avec les populations riveraines est effectuée en amont de toute intervention de prospection, dans le but d’écouter leurs attentes et d’y répondre.
Depuis 1987, la SLN réalise ses campagnes de sondage par hélicoptère. Plus besoin d’ouvrir des pistes et d’amener des engins grâce au dépôt sur de petites plateformes d’une équipe et d’une sondeuse. Ces zones héli-sondées sont ensuite revégétalisées.
L’extraction dans les mines
La SLN dispose de cinq sites miniers en activité : Thio, Kouaoua, Népoui, Tiébaghi et Poum. S’y ajoutent sept sites « tâcheronnés », c’est-à-dire exploités par des sous-traitants locaux.
Ses activités sont présentes du Nord au Sud, d’Est en Ouest de la Grande terre de l’archipel néo-calédonien.
La production en minerai de haute teneur de ces centres miniers exploités à ciel ouvert permet d’alimenter l’usine de Doniambo; les minerais ne pouvant être fondus à l’usine pour des raisons économiques sont exportés.
3,3 Mt
humides destinées à Doniambo
4 Mt
humides non valorisables à Doniambo pour l’export
(objectif pour 2021)
1 090
salariés SLN
travaillent sur ses mines
L’exploitation se déroule en plusieurs phases :
1- Le décapage
Les équipes commencent par mettre de côté la couche de terre végétale se trouvant sur les latérites. Elle servira à la revégétalisation ultérieure du terrain.
2- L’extraction
Selon des séquences planifiées par les équipes de mineurs, les pelles sélectionnent et prélèvent le minerai au sein de carrières en gradin. Le minerai valorisable soit à l’usine soit à l’export est ensuite chargé dans des dumpers (des camions de 50 à 100 tonnes).
3- Le stockage des stériles
Les éléments stériles sont stockés, en toute sécurité, sur des verses contrôlées. Pour une tonne de minerai valorisable à l’usine, il faut généralement en manipuler 8 à 9 qui seront soit stockées, soit exportés.
Grâce à sa longue expérience de la mine, la SLN est devenue experte dans la gestion des eaux sur ses sites en altitude (les mines sont situées entre 200 m et 1 000 m de hauteur). Ses spécialistes ont écrit des ouvrages techniques qui font référence en la matière.
4- La sélection et le tri du minerai
Sur les centres miniers ne disposant pas de laverie (c’est-à-dire hors Népoui et Tiébaghi), le minerai est passé dans des installations de tri et de concassage.
Objectif : optimiser au mieux la ressource naturelle en séparant les minerais. Inférieurs à 1,8% de teneur, ils sont soit exportés soit stockés en verse : supérieurs à 1,8%, ils sont envoyés à l’usine de Doniambo pour en extraire le métal.
Les laveries de Népoui et Tiébaghi : un procédé de traitement unique au monde
La SLN utilise depuis plus de vingt ans un procédé exclusif qui donne la possibilité d’exploiter sur la mine des minerais d’une teneur de coupure de 1,6%. Ces laveries opèrent un tri granulométrique et densimétrique du minerai qui aboutit à une séparation des grains les plus lourds (sans nickel) de ceux plus légers et plus fins (avec nickel).
Chaque unité de traitement des minerais – appelée UTM ou « laverie » – a la particularité d’être adaptée à ses gisements. Inauguré en 1994, le site de Népoui est composé d’une partie mine (en amont) et d’une usine (en aval), toutes deux reliées par un tuyau hydraulique de sept kilomètres qui transporte la pulpe de minerai vers l’usine.
Active depuis 2008, la laverie de Tiébaghi reprend le principe de celle de Népoui avec une particularité : la taille minimale des grains traités n’est que de 15 microns (soit 6 fois inférieur à l’épaisseur d’un cheveu).
98 % des eaux utilisées pour les laveries sont recyclées et réinjectées dans le process.
5- L’analyse du minerai
Tout au long de la journée, des échantillons sont prélevés afin d’être analysés dans les laboratoires de la SLN. Les équipes vérifient la teneur en nickel et la chimie naturelle des minerais.
6- Le roulage du minerai
Ces étapes menées à bien, le minerai exploitable par l’usine de Doniambo y est acheminé via une succession de moyens de transport : convoyeurs, téléphériques, camions, bateaux minéraliers.
Mine 4.0 : le digital permet de réinventer la mine
Camions connectés tant pour la sécurité des chauffeurs que pour la performance industrielle, suivi par une gestion centralisée (Fleet Management System) et par un Centre IROC, drones pour la surveillance environnementale… Consciente des opportunités offertes par la 4e révolution industrielle, la SLN développe la mine connectée, en lien avec les experts du groupe Eramet et de ses autres filiales.
De nouveaux métiers sont développés pour s’adapter à ces évolutions.