Pourquoi y a-t-il du nickel en Nouvelle-Calédonie ?

Initialement, la Nouvelle-Calédonie faisait partie du Gondwana, ce supercontinent mythique qui comprenait entre autres l’Australie et l’Antarctique. Au Crétacé, il y a environ 70 millions d’années, la Nouvelle-Calédonie s’est détachée de ce continent et a par la suite dérivé vers l’Est, dans le Pacifique.

À l’Eocène supérieur, il y a environ 37 millions d’années, la dérive du socle continental calédonien a fait émerger, par chevauchement, la partie supérieure et profonde du manteau de la croûte terrestre. Cette nappe, dont il ne reste aujourd’hui que la partie inférieure, est constituée de péridotites. Roches mères du minerai de nickel, elles recouvrent aujourd’hui près d’un tiers de la superficie de la Grande-Terre (l’île principale de la Nouvelle-Calédonie).
L’altération de ces péridotites sous un climat tropical et humide a permis un lent enrichissement en nickel par concentration, donnant naissance à une roche nouvelle, les saprolites.

Au fil de l’érosion de surface, les saprolites se sont altérées à leur tour et transformées en latérites qui elles-mêmes se sont dégradées au fil du temps.
La Nouvelle-Calédonie contient environ le quart des réserves mondiales de minerais de nickel grâce à cette formation géologique. On comprend mieux pourquoi le nickel y est exploité depuis près de 140 ans et pour de nombreuses décennies encore.
Un tiers du sol de la Grande-Terre est constitué selon le schéma ci-après :

En Nouvelle-Calédonie, on appelle toujours traditionnellement toutes les saprolites, des « garniérites » en hommage à leur découvreur, Jules Garnier, en 1864.

À Thio, un livre de géologie à ciel ouvert

Les gisements de Thio, nés d’un choc tectonique il y a 37 millions d’années, apparaissent dans le paysage, comme s’ils étaient dessinés dans un livre à ciel ouvert.

Le chevauchement de la plaque australienne et de la plaque océanique laisse encore aujourd’hui un paysage marqué avec deux types de végétations très distinctes et des géomorphologies très contrastées.