Préserver la biodiversité calédonienne, même dans les contextes les plus exigeants, c’est possible. À condition d’y mettre les moyens, les idées, les bras… et des graines ! Deux opérations de terrain conduites en 2025 sur les sites de Tiébaghi et de Népoui en témoignent.
À Tiébaghi, des plantules pour compenser
Avant chaque opération de défrichement, les équipes environnement identifient les zones concernées et y prélèvent de jeunes plantules d’espèces locales et adaptées à leur environnement d’origine.
Grâce à un partenariat avec la mairie de Koumac, ces prélèvements sont confiés à la pépinière municipale qui les repique, les cultive et les prépare à une replantation sur site dès qu’ils sont prêts.
🎙️ « Ça nous permet de découvrir et préserver des espèces endémiques de Koumac. Ce travail prend encore plus de sens pour nous qui sommes de la région. »— Jean-Philippe Quiniou, pépiniériste de Koumac
En complément, des spécialistes comme David Garrigou (Agri New Concept) et Jean-Jacques Villegente (Eriaxis) accompagnent la montée en compétence locale. Une façon de créer de l’emploi, du savoir-faire et de la conscience écologique en lien direct avec le territoire.
À Népoui, semer… même à flanc de ravine
Sur le centre de Népoui, une campagne de semis hydraulique a été menée entre fin 2024 et mi-2025 sur plus de 17 hectares. Cette méthode consiste à pulvériser un mélange d’eau, de graines et d’amendements sur les sols nus — une solution idéale pour les zones raides, difficiles d’accès ou sans terre végétale.
🎙️ « C’est la technique la plus simple pour atteindre ces zones, mais qui demande des équipes spécialisées, comme les cordistes qu’on mobilise sur les pentes. » — Leslie Maï Van’y, ingénieure biodiversité – Siras Pacifique
Un verger à graines “maison” pour aller plus loin
En parallèle, un champ semencier (KE1) a été créé à Kermes fin 2022 pour produire localement des espèces utiles à la revégétalisation. Ce verger à graines abrite des Grevillea exul exul, Schoenus neocaledonicus ou Costularia comosa, soigneusement sélectionnés pour leur robustesse, leur croissance rapide et leur rareté dans le milieu naturel.
🎙️ « Ces espèces sont précieuses, difficiles à retrouver à l’état sauvage. Ce verger nous permet d’assurer des approvisionnements durables. »— Aurélie Armand, responsable de la réhabilitation minière.
Un travail d’équipe, une dynamique écologique
À Tiébaghi comme à Népoui, ces opérations n’auraient pu aboutir sans la mobilisation conjointe :
- des équipes SLN environnement et opérations,
- des partenaires techniques (Siras Pacifique, Végécal),
- des acteurs de terrain (pépinière, coutumiers, formateurs),
- et une vision commune : réconcilier activité minière et biodiversité.
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