Alors que la situation sanitaire s’est détériorée depuis septembre, Virginie de Chassey est venue sur place pour travailler avec les équipes et renforcer le dialogue avec les autorités locales à un moment charnière pour la SLN.

« La SLN a démontré sa capacité à atteindre les objectifs quand son environnement le permet », résume Virginie de Chassey, Directrice du développement durable et de l’engagement d’entreprise et membre du Comité exécutif du Groupe, alors qu’elle commente la situation préoccupante de la SLN qui subit actuellement les conséquences de la crise sanitaire.

Accident de la centrale B, blocage institutionnel, crise de la Covid-19, blocages sociétaux, incendie, conflits sociaux, intempéries exceptionnelles… la SLN cumule en effet les très mauvais coups en 2021 et ne profite malheureusement pas d’un marché du nickel en pleine embellie.

Sa trésorerie continue de se détériorer – l’emprunt consenti par l’Etat et Eramet en 2016 a presque été totalement consommé – alors que le plan de sauvetage commençait à porter ses fruits. L’entreprise se trouve donc à un moment déterminant, suspendue aux décisions du gouvernement de Nouvelle-Calédonie.

Lancé en 2018, le plan de sauvetage de la SLN prévoit :

  1. La mise en place d’un nouveau modèle économique qui s’appuie à la fois :

– sur la mine – en devenant un exportateur majeur de minerai non valorisable localement –

– et la métallurgie, avec la production de ferronickel à l’usine de Doniambo.

La SLN développe donc sa production pour l’export dans le cadre d’une autorisation obtenue en 2019, limitée à 4 millions de tonnes de minerai de nickel par an. Un pari gagnant qui a permis à la SLN de retrouver sur quelques mois fin 2020, le chemin de la rentabilité et surtout d’éviter la faillite pendant la crise de 2020. Compte tenu des bénéfices essentiels de ce nouveau modèle, une nouvelle demande pour exporter 2 millions de tonnes supplémentaires a été faite et est en attente d’autorisation de la part du gouvernement de Nouvelle-Calédonie depuis presque deux ans. « En complément de la métallurgie, et alors que les cours du nickel sont hauts, exporter les minerais non valorisables localement fait partie du plan sauvetage de la SLN. Nous l’avons redit aux autorités publiques, en particulier au Président du Gouvernement collégial », explique Virginie de Chassey.

  1. La réduction des prix de l’énergie. Le prix de l’énergie en Nouvelle-Calédonie est le prix le plus élevé de tous les pays producteurs de nickel. Cela impacte ainsi fortement la compétitivité de l’usine de Doniambo. « Il faut trouver une solution énergétique qui permette à l’entreprise de gagner en compétitivité», demande Virginie de Chassey. Un constat partagé par Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, en visite à Doniambo mi-octobre : « Les difficultés liées aux coûts de production sont déterminantes pour l’avenir de cette usine emblématique de l’industrie du nickel en Nouvelle-Calédonie». Et il a encouragé les parties prenantes à trouver une solution au plus vite, situation qui devient critique depuis l’accident survenu à la centrale et qui impacte la sécurité d’alimentation de l’usine : « En échangeant avec nos opérateurs, le ministre des Outre-Mer a pu réaliser que tous sont préoccupés par l’alimentation électrique de l’usine qui, aujourd’hui et depuis l’accident tragique de mai dernier, n’est plus suffisante. Sans attendre cette nouvelle alimentation, une solution temporaire doit être sécurisée maintenant », précise Virginie de Chassey.

Visite de nuit de Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, à l’usine de Doniambo.

  1. L’amélioration de la productivité : l’accord sur les 147 heures (volume d’ouverture par mois, ndlr) est en place dans les quatre centres miniers depuis 2019 tout comme l’accord sur le passage à 4 équipes à l’usine. « Mais pour que cette productivité produise ses effets, les équipes doivent pouvoir travailler normalement. Nous devons tous travailler dans la même direction, en sérénité pour sauver l’entreprise », a-t-elle conclu.

Les différents rendez-vous obtenus avec les autorités calédoniennes ont permis de nouveaux moments de dialogue et de partage. La SLN, premier acteur privé du territoire, doit pouvoir se projeter dans le futur : le marché est favorable, les leviers permettant de redresser les fondamentaux économiques ont été largement partagés, et les décisions à prendre d’ici la fin de l’année par les autorités publiques sont connues. « La SLN se trouve à un moment déterminant », le rappelait récemment Christel Bories, Présidente-directrice générale d’Eramet. L’ensemble des parties prenantes doivent désormais agir rapidement et dans un objectif commun : permettre un avenir pérenne à la SLN.