Nathalie Bakhache est arrivée à la SLN le 9 mai dernier en tant que Secrétaire générale de la SLN. Nous l’avons rencontrée pour comprendre sa mission et son objectif.
Quelle est votre mission en tant que secrétaire générale ?
Ma mission est de développer et mettre en œuvre la feuille de route de la SLN dans ses relations externes au sens large. Cette feuille de route est issue de la Nouvelle trajectoire signée avec notre Gouvernement local. Elle sécurise la trajectoire SLN et s’inscrit dans celle de la Nouvelle-Calédonie.
Sur des grands dossiers structurants qui conditionnent la soutenabilité de notre activité, il s’agira d’assurer des avancées collectives :
1. L’énergie : l’industrie métallurgique est le principal consommateur d’énergie. La SLN s’est engagée, dans sa Nouvelle trajectoire et dans l’accord-cadre sur la transition énergétique, à verdir son mix énergétique, avec des engagements réciproques des acteurs de l’énergie locale. La SLN continue d’intégrer les énergies renouvelables dans ses activités et les renforcera au fur et à mesure de leurs montées en puissance.
2. La fiscalité : l’industrie minière et métallurgique est le premier contributeur fiscal de NC. La situation actuelle justifie une taxation à la fois de l’extraction et de l’export. Celle-ci doit être conçue de façon progressive, calée sur la situation du marché mondial et incitative à accroître l’activité, et avec elle l’emploi, l’investissement, les retombées locales.
3. Déployer une approche globale de l’acceptation politique, juridique, sociétale et sociale de nos opérations.
Plus largement, l’écoute des acteurs du Territoire et la compréhension des évolutions du pays doivent irriguer notre gouvernance, et nos décisions doivent être prises en en tenant compte.
Quelles sont vos premières actions pour remplir cette mission ?
Naturellement, je vais à la rencontre des salariés et également de tous les interlocuteurs et parties intéressées pour tracer une vision sans fard de la SLN composée de l’ensemble des regards sur nos 140 ans d’opérations mais aussi sur notre avenir : nous tous, les salariés, les cadres, le comité de direction mais aussi les autorités civiles et coutumières, des riverains… L’identité, le sentiment d’appartenance et la fierté d’être de la SLN découlent de son histoire : entreprise forte et résiliente, responsable, riche en expertises et compétences, qui a su apprendre de ses erreurs. J’ai acquis la conviction que l’attachement qu’elle suscite était amplement justifié et il mérite d’être consolidé. Je dois expliquer partout la raison d’être du poste, mais surtout écouter tous ceux qui, ici dans leur vie, considèrent que la SLN a un impact. J’entends des colères, des craintes mais aussi de la fierté et beaucoup d’attentes. Je découvre une entreprise dont le destin est lié à celui du territoire.
La SLN est un acteur central du territoire: 1er employeur, 1ère force économique, géographiquement présente sur l’ensemble de la Grande-Terre, elle est liée financièrement et par gouvernance à chaque province, à travers la STCPI actionnaire. Cette filiation nous donne une responsabilité.
Il faut savoir en équipe, aux côtés du directeur général et en lien avec l’ensemble des membres du comité de direction, tracer la voie de la SLN dans une période institutionnelle et sociale particulière. Une de mes actions vise à cartographier les risques que prend la SLN dans ses opérations, issus du sociétal, du politique, du juridique et d’identifier les opportunités pour sécuriser la réalisation de nos objectifs.
Que va apporter la fonction de Secrétaire général à la visibilité de la SLN ? Comment entendez-vous sécuriser son positionnement comme une entreprise responsable et à l’écoute de toutes ses parties intéressées ?
Je suis convaincue que nous devons dire nos succès parce qu’ils sont aussi ceux de nos salariés, de la Nouvelle-Calédonie et des Calédoniens. Succès technologiques, économiques, environnementaux mais aussi développement des talents et des compétences en interne et en externe, développement des territoires où nous opérons. L’action des salariés est déterminante sur tous les sujets structurants et c’est une évidence de vouloir les mettre en avant.
Je vais mettre toute mon énergie à assurer en tous points où la SLN opère, mais aussi au niveau de sa direction, des portes qui soient ouvertes aux acteurs du territoire, pour présenter leurs projets, dire leurs mécontentements, exprimer des plaintes. Nous avons mené une campagne d’informations l’année dernière autour de notre numéro vert 05.00.09. Ce numéro gratuit est tracé et les appels reçus sont systématiquement pris en compte.
Pour le reste, dans la lignée des stratégies ambitieuses développées par la direction générale, la direction de la RSE et les différents directeurs, mais aussi voulues par notre Groupe Eramet, nous nous conformerons de façon adaptée aux besoins de la Nouvelle-Calédonie et aux référentiels les plus exigeants en matière d’activité responsable et de qualité (droits humains, normes ISO, IRMA…)
Très concrètement, le volet opérationnel de la feuille de route SLN sera construit avec les autorités compétentes, mairies, provinces et Gouvernement, avec les habitants, les représentants coutumiers, les acteurs économiques et sociaux pour atteindre une façon harmonieuse d’opérer et de développer. Ceux qui feront cette réussite ce n’est pas seulement un directeur général, une secrétaire générale ou un comité de direction, c’est également l’engagement de tous et toutes dans nos modes de travail quotidiens.